L’article 779 II du Code général des impôts accorde un abattement fiscal spécifique de 159 325 € à tout enfant ou bénéficiaire « incapable de travailler dans des conditions normales » en raison d’une infirmité physique ou mentale, congénitale ou acquise. Cet abattement est accordé indépendamment de tout taux d’invalidité, tant que la preuve est apportée que le handicap limite la capacité de travail ou de formation professionnelle.
Ainsi, pour bénéficier de ces dispositifs fiscaux, l’enfant doit prouver que son handicap l’empêche d’exercer une activité professionnelle dans des conditions normales, facilitant l’application des avantages prévus dans le cadre d’une succession.
Fiscalité, abattements et revenus des personnes en situation de handicap
Le droit de succession pour un enfant handicapé inclut plusieurs dispositifs fiscaux avantageux. En plus des abattements standards (comme 100 000 € pour un enfant en ligne directe), un abattement supplémentaire de 159 325 € est accordé à la personne handicapée, réduisant ainsi la base imposable des droits de succession ou de donation. Cet abattement est également applicable aux primes d’assurance-vie versées après 70 ans et peut être cumulé avec d’autres abattements, facilitant l’optimisation de la transmission.
Certaines prestations spécifiques, comme l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) et la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), sont exonérées d’impôts, réduisant ainsi la pression fiscale sur l’enfant handicapé. En outre, des dispositifs comme les contrats d’épargne handicap ou les rentes viagères permettent de garantir un capital ou un revenu complémentaire à long terme pour la personne en situation de handicap.
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Avantages en matière de succession pour un enfant handicapé
Le droit de succession pour un enfant handicapé prévoit plusieurs avantages. Outre l’abattement fiscal de 159 325 €, cumulable avec celui de 100 000 € entre parents et enfants, le total des abattements peut atteindre 259 325 € pour l’enfant, réduisant considérablement les droits de succession.
Pour optimiser la gestion du patrimoine, des mécanismes comme le démembrement de propriété sont particulièrement adaptés. En attribuant l’usufruit à l’enfant handicapé, celui-ci peut bénéficier des revenus générés par le bien, tandis que la nue-propriété est transmise aux autres héritiers, garantissant ainsi la préservation du patrimoine familial tout en assurant un revenu à l’enfant.
Le mandat de protection future est également un outil clé pour gérer le patrimoine de l’enfant après le décès des parents. Ce mandat permet à un proche de prendre en charge la gestion des biens, assurant ainsi une continuité dans l’administration des avoirs et une protection adaptée aux besoins spécifiques de l’enfant à long terme.
Le droit de succession pour un enfant handicapé offre une panoplie de dispositifs fiscaux et juridiques visant à protéger les intérêts de l’enfant tout en optimisant la transmission du patrimoine. Entre les abattements fiscaux spécifiques, les exonérations de certains revenus, et des outils comme le démembrement de propriété ou le mandat de protection future, il est possible de garantir la sécurité financière de l’enfant handicapé tout en préservant l’équilibre familial. Chez Renaissance Patrimoine, nous vous conseillons pour élaborer une stratégie patrimoniale adaptée à la spécificité de chaque situation familiale.
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