Le PLF et PLFSS 2025 : Un blocage inédit après la chute du gouvernement

Le paysage politique français a été bouleversé le 4 décembre 2024, lorsque l’Assemblée nationale a renversé le gouvernement de Michel Barnier. Ce renversement a été provoqué par le vote d’une motion de censure, après l’utilisation par le Premier ministre de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 et le projet de loi de finances (PLF) pour 2025. Renaissance Patrimoine explique cet événement inédit dans l’histoire parlementaire récente. Il entraîne des conséquences graves sur les finances publiques et la gouvernance de l’État.

Retour sur les événements

Le 2 décembre 2024, Michel Barnier engage la responsabilité du gouvernement sur le PLFSS en utilisant l’article 49, alinéa 3. Cette procédure vise à faire adopter le texte sans vote parlementaire pour éviter un rejet. Toutefois, cette initiative suscite immédiatement deux motions de censure déposées par des groupes d’opposition.

Le 4 décembre, l’une des motions obtient la majorité des voix à l’Assemblée nationale, provoquant la chute du gouvernement. En conséquence, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2025 reste non adopté, et le projet de loi de finances (PLF) est mis en pause. Cette situation crée une forte incertitude politique et législative dans le pays.

Conséquences immédiates

  1. Démission du gouvernement
    Le gouvernement en place doit démissionner, conformément à la Constitution. Le président de la République doit maintenant nommer un nouveau Premier ministre et constituer un nouveau cabinet.
  2. Blocage législatif
    • Le PLFSS n’a pas été adopté. Cela entraîne l’abandon de mesures prévues, telles que la revalorisation des pensions de retraite et la révision des cotisations patronales pour limiter les « trappes à bas salaires ».
    • Le PLF 2025, en cours d’examen au Sénat, est également suspendu. Sans la participation des ministres aux débats, le processus législatif est bloqué.
  3. Impact sur le fonctionnement de l’État
    La non-adoption de ces textes clés soulève des interrogations sur le financement des services publics et des institutions essentielles, notamment la Sécurité sociale, dont les ressources sont en partie liées à ces lois.

 

Lire aussi : Loi finance 2025 : Les Nouveaux Défis Fiscaux des Investisseurs LMNP

 

Options pour débloquer la situation

Adoption d’une « loi spéciale »

Le gouvernement démissionnaire, ou le suivant, pourrait déposer une « loi spéciale » avant le 19 décembre 2024. Cette loi permettrait de percevoir les impôts basés sur les dispositions de la loi de finances 2024, en attendant l’adoption définitive du budget 2025. Cette procédure permettrait :

  • La continuité de la collecte des impôts.
  • La reprise des débats parlementaires sur le budget 2025, mais selon une procédure accélérée.

Utilisation d’ordonnances

En cas de blocage prolongé, l’article 47 de la Constitution pourrait autoriser le gouvernement à mettre en œuvre des dispositions budgétaires par ordonnance. Cependant, cette possibilité est sujette à débat. Certains experts estiment qu’un vote de censure équivaut à une décision parlementaire, rendant l’usage des ordonnances juridiquement contestable.

Pouvoirs exceptionnels du président de la République

En dernier recours, l’article 16 de la Constitution pourrait être invoqué si une menace grave contre les institutions est constatée. Ce mécanisme permettrait de mettre en place un budget transitoire jusqu’à l’adoption d’un texte définitif. Cependant, l’utilisation de cet article reste très controversée et doit être encadrée par le Conseil constitutionnel.

 

Focus : La Sécurité sociale face aux incertitudes

La Sécurité sociale, dont le financement repose en partie sur le PLFSS, est directement impactée par cette crise. Chaque année, une autorisation législative est nécessaire pour permettre à la Sécurité sociale de recourir à l’emprunt afin de couvrir son déficit. L’absence d’un tel texte pour 2025 pourrait entraîner des perturbations majeures.

  • Dans l’immédiat : Les prestations sociales, comme les pensions de retraite, continueront d’être versées au 1ᵉʳ janvier 2025 grâce aux cotisations collectées.
  • À moyen terme : Sans budget voté, la Sécurité sociale ne pourra plus emprunter, ce qui pourrait compromettre le paiement de certaines prestations.

Solutions envisagées

  • Le dépôt d’une « loi ad hoc » spécifiquement destinée à autoriser l’endettement de la Sécurité sociale.
  • L’ajout d’une disposition dans la « loi spéciale » dédiée au budget.
  • Une poursuite des emprunts sans base juridique, bien que cette option soit peu probable.

 

 

En conclusion, la chute du gouvernement et le blocage des projets de lois de finances marquent une situation exceptionnelle dans l’histoire politique française. Cette crise a un impact profond sur la gouvernance, le fonctionnement des institutions et les finances publiques.

Le retard dans l’adoption du Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 et du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2025 aggrave encore la situation. Ces deux projets sont essentiels pour structurer le budget de l’État et assurer le financement des prestations sociales. Leur adoption tardive pourrait provoquer des perturbations majeures dans la gestion des finances publiques et affecter les services publics.

Les semaines à venir seront cruciales pour sortir de cette impasse. Le président de la République, les parlementaires et le Conseil constitutionnel joueront un rôle clé. Ils devront restaurer un cadre législatif efficace, adopter rapidement le PLF et le PLFSS 2025, et garantir ainsi la continuité des services publics.

 

Lire aussi : Projet de la Loi de Finances 2025

Nos experts à votre service

Vous souhaitez investir, vous ne voulez pas faire d’erreur ? Faîtes appel aux experts de chez Renaissance Patrimoine.